mardi 22 novembre 2016

Forteresses, neige et khachapuri en Géorgie

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/


Comme mentionné par Cyril dans notre dernier post, notre arrivée en Géorgie avait bien commencé : un passage de frontière express, une route magnifique dans les gorges de Dariali, un détour par une jolie cascade pour se dégourdir les jambes et une hôte adorable qui nous fait découvrir quelques spécialités géorgiennes. La première impression de ce pays est plus que bonne !



Le lendemain, c'est un peu moins idyllique… Il fait gris, froid avec un vent à décorner les bœufs. On se motive quand même pour monter au monastère de Gergeti en haut de la colline, mais en mode trail histoire de se réchauffer :-). Je crache un peu mais poumons, mais la récompense est là: le ciel s'éclaircit et laisse apparaître le mont Kazbegi qui culmine à plus de 5000m.



On se requinque avec un khachapuri bien chaud (espèce de pain fourré au fromage qu'on trouve dans tout le pays, décliné dans plein de variantes d'ingrédients et de tailles) et on repart vers Tbilissi, la capitale. Après le rush de ces dernières semaines, on y va plus cool. On profite des paysages sur les monts enneigés, on s’arrête aux forteresses qu'on croise sur la route et pendant que je mitraille, Cyril trouve toujours des vieux murs à escalader. On finit notre journée à Mtskheta, ancienne capitale abritant moult monastères et forteresses classés au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Et là mauvaise surprise ! Un immense parking payant, une concentration de boutiques attrape-touristes vendant mauvais vins et magnets à plus de 5€, ça nous change de l'Asie Centrale ! Du coup, on fait un rapide tour de la cité à la tombée de la nuit et on décide d'aller directement à Tbilissi le lendemain matin.



Avant d'arriver à la capitale, l'Iveco a le droit à un bon bain moussant, histoire d'enlever les tonnes de boue qu'il se traînait depuis la mer d'Aral mais aussi pour pouvoir réutiliser les vélos. Une grosse heure plus tard, notre camion brille presque, ça fait tout drôle !


A Tbillissi, on enfourche nos vélos tout propres pour visiter la ville. Pour notre plus grand bonheur, on retrouve les classiques des grandes villes : chauffards, 2x2 voies, klaxons intempestifs… D'ailleurs, il semble que la mode soit de ne plus avoir de pare-chocs ! Heureusement, il y a plein de collines, pentes raides et escaliers qui permettent à mon VTTiste de l'extrême de s'amuser (pendant que je sue et que je pousse bien sûr…). En une journée, on a fait quasi le tour de la ville et tester tous les types de khachapuri. 

On traîne une journée de plus pour finir quelques paperasses administratives, découvrir les autres spécialités culinaires comme les khinkalis (espèces de dumplings) et se faire une soirée « tournée des bars » (la 1ère depuis notre départ!). On teste d'abord le chacha (la vodka locale), on prend une bière dans un 2ème bar et au moment de partir pour un 3è bar, on sympathise avec deux géorgiens. Du coup, on reste, on reprend un shot de chacha et malgré notre réticence, on se fait offrir une tournée de vin de Kakhétie… Un peu sucré, ça passe comme du petit lait. Mais mon estomac, lui, n'a pas du tout apprécié ces breuvages et s'est rebellé ! Bref, j'ai fait mon Armony (ceux qui me connaissent savent déjà la fin !) : je suis partie aux toilettes, et… n'en suis jamais revenue :-(


Le jour suivant, notre état est similaire au temps: piteux! Nous partons dans un épais brouillard vers le sud ouest du pays. La route semble jolie mais avec cette météo, on ne voit pas à 50m. Du coup, quand on arrive au Canyon de Tsalka et qu'on ne voit même pas le fond de la gorge, l'option sieste s'impose ! 3H plus tard, c'est encore pire, au brouillard s'ajoute un désagréable crachin. Beurk, on reste au chaud : je bouquine pendant que Cyril se met une mission pour ajuster nos chaînes trop petites pour les roues. 


Au réveil, tout est blanc, il est tombé au moins 15cm de neige et le ciel se dégage ! On a bien fait d'attendre car le canyon est splendide entre la végétation verdoyante, la blancheur immaculée de la neige fraîche et l'eau qui scintille avec le soleil. Un vrai petit paradis perdu :-)



On continue notre périple à travers les vallées enneigées des provinces de Meskhétie et Djavakhétie qui regorgent de grands lacs et de monastères. L'un d'eux est même célèbre pour sa production de fromages. On s’arrête et en effet, ils ont des « vrais » fromages comme chez nous ! Une none mal-aimable nous fait goûter différentes sortes. Déjà pas trop convaincue par le goût, quand elle nous annonce le prix, on part en courant :-( Pas très charitable les curés géorgiens !


Quelques kilomètres encore dans des beaux canyons et nous arrivons à Vardzia, une cité troglodyte.



C'est au petit matin, sous un soleil timide, que nous découvrons l'ampleur du site creusé dans les falaises. Nous déambulons à travers des centaines de pièces, grimpons des escaliers bien raides et rampons dans les tunnels étroits. C'est un vrai parcours sportif et même Cyril, qui n'est pas trop fan des ruines, s'éclate. Faut dire qu'il en profite pour se faire une session de bloc :-)
On continue le sport et les visites culturelles : ascension d'une autre cité troglodyte, séance de squats dans la forteresse de Khertvisi et enfin footing dans la cité d'Akhaltsikhé pour profiter du site historique sous les derniers rayons de soleil. Une journée bien remplie !


On part ensuite vers l'ouest pour rejoindre Batoumi, au bord de la mer noire. Ce n'est qu'à 150km mais la route pour y aller est loin d'être une autoroute… Cyril qui pensait y être presque pour le déjeuner commence à douter quand la route se transforme en une mauvaise piste. En plus ça monte et en peu de temps, on se retrouve sur une piste enneigée au milieu des montagnes toutes blanches. Avec le ciel bleu et le soleil, c'est vraiment chouette. Par contre, ça commence à glisser sévère et la hauteur de neige sur la route augmente. On croise un local dans l'autre sens qui nous dit que ça ne passe pas car il y a trop de neige plus haut. Comme à notre habitude, on en fait qu'à notre tête et on continue à monter. Mais, il semblerait qu'il avait raison ! En arrivant près du col, il y a des congères de neige sur la route et même en 4x4, ça passe pas. On essaie de passer sur le côté et oups, il y a un fossé. Cyril tente quelques manœuvres mais sans succès : l'Iveco est planté. 


C'est reparti : on met les bottes, on sort les plaques et nous voilà une nouvelle fois à pelleter. A peine 10 minutes plus tard, une grosse dameuse arrive. C'est notre jour de chance : ils vont nous déplanter et en plus ils vont damer la piste, ce qui nous évite de devoir faire demi tour. Une fois sortis de notre fossé, nous sommes donc escortés par la dameuse jusqu'au col. La classe ! De là, la piste est plus praticable et c'est dans un paysage féerique que nous attaquons la descente.


Nous traversons ainsi les montagnes d'Adjara jusqu'au village de Khulo, où se trouve un mini téléphérique qui passe au dessus des gorges de la rivière. On en profite pour tester les plats locaux, comme le sirani, espèce de lasagnes à la crème. Super bon mais un chouille gras et lourd. L'heure tournant et le téléphérique ne partant pas, on abandonne notre tour de manège et on reprend la route. On arrive pile à temps pour le coucher de soleil sur la mer noire. Décidément, cette journée est magique :-)




Dimanche 20, notre dernière journée en Géorgie et le soleil brille encore. Nous nous promenons à vélo sur le front de mer de Batoumi, appelé « boulevard » , où des HLM soviétiques délabrés côtoient des constructions modernes, style « Las Vegas », pas toujours de bon goût. On profite d'être en bord de mer pour manger du poisson frais car ça commence sérieusement à me manquer et c'est un régal: dorade grillée pour moi et fritures pour Cyril. 
Du coup, c'est dur quand, à peine une heure plus tard, on se retrouve dans un traquenard à devoir re-manger. Le boulanger, chez qui on a voulu acheter du pain, est content de voir des français et nous fait une démonstration de l'hospitalité géorgienne. Il nous montre son four, nous invite à mettre le pain à cuire, à le goûter, etc. Impossible de refuser et nous voilà à devoir manger pain, aubergines, concombre et trinquer au chacha, bien sûr! Prêts à exploser mais touchés par cette gentillesse, nous quittons Batoumi avec notre pain tout chaud. Quelques kilomètres plus loin, nous voilà à la frontière et c'est un record : en à peine 20 minutes, nous sommes en Turquie.




A l'heure où j'écris, ça fait moins rêver : on est tombés en panne hier et nous voilà coincés au garage mais on fait confiance aux turques pour réparer ça efficacement :-)

Toutes les photos de notre périple en Géorgie ICI


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