mercredi 9 novembre 2016

Ouzbekistan: De la Soie à la Boue

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/

Ca y'est l'Ouzbekistan c'est terminé, nous voilà déjà au Kazakhstan. Après la route de la soie, c'est la route du retour que nous attaquons... :-(

Comme évoqué dans notre dernier article, nous avions rencontré à Boukhara un couple de brésiliens, Michelle et Roy (www.mundoporterra.com.br), qui voyagent depuis plus de 2 ans autour du monde en 4x4 et avec qui nous avions passé une soirée fort sympathique. Nous avons alors décidé de nous retrouver 2 jours plus tard à Khiva pour faire un bout de chemin ensemble jusqu'à la mer d'Aral, nous laissant, à nous aussi, le temps de visiter Boukhara.



Notre addiction aux musées et visites culturelles étant limitée, une demi journée nous a suffit pour déambuler dans les ruelles de la ville. Malgré ses magnifiques madrasas, minarets et forteresses, Boukhara nous a semblé un peu sans âme : les bazars couverts n’abritent que des vendeurs de souvenirs (tous les mêmes en plus!) et il a fallu s'excentrer du centre pour retrouver l’effervescence d'un vrai bazar où Cyril, toujours affamé lors des visites (?), a pu se gaver de bons beignets à la saucisse ;-)


Le lendemain, nous avons pris la route de bonne heure pour rejoindre Khiva à plus de 400km de là. En route, nous faisons un détour pour jeter un œil aux forteresses (plus ou moins reconnaissables) de l'ancien Kharezm et nous tombons par hasard (car plus tôt que prévu) sur nos amis brésiliens. C'est donc ensemble que nous rejoignons l'Ayaz-Qala, la plus connue de toutes. Ses 3 forts, encore bien conservés sont splendides sous les lumières du soleil couchant et nous offrent un coin de bivouac proche de la perfection.






Nous arrivons le jour suivant à Khiva, et avant d'aller flâner dans la cité fortifiée, nous commençons par une dégustation des spécialités locales, entre autres : le fityi, une tourte à la viande et aux épices, ou le shivit oshi, des nouilles au fromage blanc à l'aneth avec de la viande. Ça change du plov... et ça nous donne l’énergie nécessaire pour les visites et pour grimper les 57m du minaret le plus haut du pays.

Nous partons ensuite à la recherche de ce qui reste de la mer d'Aral. Après 400km de route, nous arrivons, sous une pluie glaçante, à Moynaq, un ancien port de pêche mais qui se trouve aujourd'hui à plus de 200km de la mer… Entre le mauvais temps, les rues désertes, la boue omniprésente et les épaves rouillés qui gisent au pied de l'ancien rivage, l'ambiance est vraiment glauque et illustre bien la tragédie de la mer d'Aral. Mais bon, armés de gore-tex et de doudounes, ça ne nous empêche pas d'aller grimper tous ensemble sur ces vieilles épaves comme des gosses :-)



Le lendemain, le temps s'étant un peu amélioré, nous continuons vers le nord pour chercher la mer. Pendant plus de 100km, nous roulons là où se trouvait la mer avant, sur des pistes boueuses et franchement glissantes. On fonce, boue et sable giclent de partout, ça glisse, le cul des 4x4 ont une fâcheuse tendance à vouloir passer devant mais Cyril et Roy se régalent, ces tarés !


Arrivés à l'ancien rivage entier mais les 4x4 complètements crépis, nous fêtons notre survie en nous rassasiant de 3 belles côtes de bœuf grillées. Bien qu'il soit midi, il ne fait que 2 degrés au thermomètre et avec une bise soutenue, c'est à l'intérieur du camion que nous devons déguster notre festin.

Pour digérer, nous reprenons la route de l'Aral par des pistes plus faciles qui surplombaient autrefois celle-ci. Les falaises faites de roches très tendres montrent ici un érosion extraordinaire. Plutôt que de s’effriter, c'est des pans entiers du plateau qui ont cassé, glissé, basculé sur plusieurs centaines de mètres en arrière de l'ancienne mer ! Les meilleurs montages hollywoodiens sur « the big one » de L.A. n'arrivent pas à la moitié des chamboulements que nous voyons ici ! Comme le dit Roy : « Here must be the end of the world ».


Quelque dizaines de kilomètres plus loin, la mer est en vue :-)

Nous trouvons une piste nous permettant de descendre du plateau et de tenter de la rejoindre...

Le sable est de plus en plus mou au fur et à mesure que l'on s'approche de l'eau et forcément, ça sent le plantage… Ben oui, ça faisait longtemps et ça manquait à Cyril ! Cette fois cependant, c'est Roy et Michelle qui se plantent dans nos traces et malgré nos efforts pour les tracter avec l'Iveco, rien ne bouge ! Sous le sable, ce n'est en fait que de la boue, genre argile, hyper collante et compacte, leur roues sont complètement engluées dedans. Du coup, on sort les crics, les cales, les plaques et les pelles et on s'active tous à la lumière de nos frontales pour sortir leur land-rover. Après deux bonnes heures, mission réussie et nous célébrons nos exploits autour d'un bon apéro, arrosé de vodka bien entendu…



Avec tout ça, on a pas pris de l'avance et cette fois, nous avons un impératif : relier la frontière Russe le 10 Novembre, jour d'entrée du visa de transit de Cyril (sachant qu'il expire le 12). Comme nous voulons malgré tout faire un détour par le désert de Manguistaou au Kazakhstan, il ne faut pas traîner. On file à l'eau se tremper les pieds (les bottes, en fait, car c'est froid, salé et très boueux) puis direction la frontière qu'on espère rejoindre en milieu de journée. 




Évidemment, les 150 km de pistes pour rejoindre la route sont complètement défoncées en plus d'être toujours aussi glissantes. Pour couronner le tout, la bonne route que nous rejoignons se transforme rapidement en un champ de nids de poules sur plus de 70 km de long… On se demande encore comment nous n'avons pas perdu une roue dans cette galère! C'est donc seulement à la tombée de la nuit que nous arrivons au poste frontière et passons notre soirée à subir la lenteur et la curiosité des fonctionnaires, pas plus pénibles ici qu'ailleurs mais toujours aussi pesants :-/


Au moment où nous vous écrivons ces lignes, 4 jours plus tard, nous sommes en route pour la frontière Russe après avoir effectué une petite boucle dans le superbe Manguistaou. Un peu dans le rush, c'est dans le prochain article que nous vous raconterons tout ça en détails ;-)

Toutes nos photos ici !












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